Faire des femmes des scientifiques, un objectif de formation urgent en Afrique | Acacile

Faire des femmes des scientifiques, un objectif de formation urgent en Afrique

Alors qu’elles sont plus nombreuses à achever l’université, les femmes restent sous-représentées dans la recherche scientifique en Afrique subsaharienne. Cette situation est due à des facteurs culturels et politiques. Pourtant, avoir plus de femmes scientifiques est un avantage pour la région.

La part de l’Afrique subsaharienne dans le domaine de la recherche scientifique mondiale est d’environ 1%. Cette région qui connaît déjà un déficit de professionnels dans ce domaine est confrontée à un second défi qui est celui de la représentativité des femmes dans le monde scientifique. En Afrique subsaharienne, seulement 30% des scientifiques sont des femmes, selon les données de la Banque mondiale.

Pour expliquer cette faible représentativité des femmes dans le domaine de la recherche scientifique, plusieurs études, dont celle intitulée « The Equality Education » relèvent entre autres stéréotypes sur les capacités des filles et des femmes à maîtriser les sciences, la discrimination à l’école, le partage traditionnel des rôles qui impose aux femmes d’assumer la majeure partie des responsabilités domestiques ; ce qui leur laisse moins de temps pour travailler dans un laboratoire, assister à des conférences ou se constituer en réseau.

Cette sous-représentativité des femmes dans le domaine de la recherche scientifique soulève à la base une tout autre préoccupation, à savoir : celle de leur enrôlement dans les filières STEM (Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). En effet, bien que la proportion des femmes à s'inscrire à l'université et à obtenir un diplôme soit plus grande que celle des hommes, selon l’étude de la Banque mondiale, elles sont nettement moins susceptibles de s'inscrire dans les domaines des STEM, notamment l'informatique, l'ingénierie et la physique.

L’orientation et la formation des filles et des femmes dans les filières STEM devraient devenir une préoccupation majeure sur le continent. Des initiatives globales tant de la part des Etats que des privés en faveur de la formation des femmes dans les sciences doivent être mises sur pied. A titre d’exemple, le Fonds régional pour les bourses d’études et l’innovation a lancé un programme pour favoriser la représentativité des femmes dans les STEM au niveau de l’enseignement supérieur.

L'écart entre les sexes dans les STEM est pour les scientifiques une opportunité manquée pour les économies et une utilisation inefficace de la main-d'œuvre et du talent. L’augmentation du nombre de femmes parmi les chercheurs contribuera ainsi à la fois à diversifier la réflexion et l’innovation, mais aussi à inciter d’autres jeunes filles à s’engager à leur tour dans le domaine scientifique.

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